Inter-organismes : dialogue avec un autre organisme
Ce type de contexte permet à un.e intervenant.e et à un.e destinataire du même organisme communautaire de partager leurs réflexions sur les pratiques d’autonomie communautaires avec un.e intervenant.e et un.e destinataire impliqué.e dans un autre organisme du même secteur (ex. : deux organismes œuvrant en santé mentale) ou d’un autre secteur d’organismes communautaires (ex. : entre un organisme jeunesse et un groupe de femmes). L’exercice de réflexion se déroule alors au sein de deux groupes homogènes réunissant d’un côté les deux intervenant.e.s et de l’autre les deux destinataires des organismes impliqués.
Après avoir établi les positionnements actuels et désirés de leur organisme respectif, chacun des deux groupes se prépare à présenter ses résultats d’analyse à l’autre groupe dans le cadre d’une rencontre de tou.te.s les participant.e.s (destinataires et intervenant.e.s). L’objectif est de faire un bilan des enjeux et des apprentissages qui ressortent de leur expérience en ce qui concerne le développement des pratiques d’autonomie de leur organisme respectif. C’est donc l’occasion de voir comment ce type d’enjeux peut traverser des secteurs différents de l’action communautaire. Idéalement, cette démarche sera encadrée par un.e accompagnateur.trice.
Présenter la séquence des réunions et le calendrier (ateliers et rencontres plénières)
Selon le rythme souhaité par l’organisme, la démarche peut se réaliser sur deux ou trois mois selon les disponibilités des participant.e.s. Compte tenu de la durée de la démarche, les organismes qui acceptent de participer doivent d’abord recruter les participant.e.s intéressé.e.s des deux groupes d’acteur.trice.s (intervenant.e.s et destinataires). Les deux possibilités de recrutement sont les suivantes : 1) recruter les participant.e.s avant le démarrage de la démarche en leur présentant le projet, ses visées et l’importance de leur contribution et points de vue; 2) inviter l’accompagnateur.trice à présenter la démarche, sa séquence et ses objectifs au sein de l’organisme. Les personnes qui le souhaitent pourront ensuite signaler leur intérêt à participer à la démarche réflexive.
Les étapes détaillées de la démarche
Pour vous aider à organiser la séquence des rencontres, l’accompagnateur.trice peut vous proposer un outil résumant les étapes de la démarche ainsi qu’un tableau de suivi pour y inscrire votre échéancier (Outil 26).
Pour chaque étape de cette démarche, vous trouverez ci-dessous des explications détaillées ainsi que les outils appropriés.
Étape 1 : Rencontre de démarrage : Entamer la démarche et stimuler l’intérêt des participant.e.s
La première rencontre de démarrage et de présentation à l’ensemble des personnes potentiellement intéressées par la démarche, d’une durée de deux heures, est importante. L’ensemble du processus y est présenté, la pertinence de réaliser cette réflexion, l’apport de chaque participant.e tout au long du processus, le calendrier de travail, etc. De plus, il s’agit d’une occasion permettant aux quatre participant.e.s de faire connaissance.
Pour l’accompagnateur.trice qui anime la première rencontre, voici les documents et outils que nous vous proposons d’utiliser :
Pour vous préparer :
– Ordre du jour « Rencontre de démarrage » (Outil 30_Gabarit et Outil 30_Procédurier)
– PowerPoint « Rencontre de démarrage » (Outil 31)
– Schéma résumé (Outil 1)
– Schéma détaillé (au besoin) (Outil 2)
À présenter :
– PowerPoint « Rencontre de démarrage » (Outil 31)
– Schéma résumé (Outil 1)
À remettre aux participant.e.s :
- Fiche explicative (Outil 12)
Étape 2 : Atelier de réflexion autour du schéma des pratiques d’autonomie communautaires avec chacun des groupes homogènes
À tour de rôle, chaque groupe d’acteur.trice.s sera invité à réaliser l’exercice de réflexion lors d’un atelier de trois heures. Pour comprendre en détail comment réaliser l’atelier de réflexion, voir l’ordre du jour et les documents proposés pour l’animation. La ou les personnes qui animent l’atelier le font en quatre étapes principales, dont voici un résumé :
- Favoriser les échanges et les discussions sur la mission, le fonctionnement et les activités de l’organisme. Cette étape comprend un très court exercice d’écriture afin de permettre aussi aux personnes moins volubiles de partager leur point de vue sur la mission de l’organisme et leur expérience individuelle.
- Réaliser un exercice de positionnement des pratiques de l’organisme au sein du schéma des pratiques d’autonomie communautaires.
- Inviter chaque participant.e à préciser où se positionne principalement l’organisme au sein du schéma (en considérant les pratiques et les activités que réalise l’organisme).
- Inviter chaque participant.e à indiquer où il aimerait voir l’organisme se positionner principalement (en considérant les pratiques et les activités que réalise l’organisme).
Voici à quoi ressemble l’affiche du schéma des pratiques d’autonomie (Outil 29) à la fin de l’atelier, lorsque toutes les étapes sont réalisées :
À la fin de l’atelier, l’animateur.trice réalise une synthèse des propos tenus justifiant le positionnement des pratiques des organismes, et invite les participant.e.s à désigner un porte-parole qui présentera un résumé à la prochaine rencontre de mise en commun des réflexions entre les deux groupes homogènes (celui des deux intervenant.es et des deux destinataires).
Pour l’accompagnateur.trice qui anime la rencontre, voici les documents et outils que nous vous proposons d’utiliser :
Pour vous préparer :
– Ordre du jour « Atelier réflexif » (Outil 24_Procédurier et Outil 24_Gabarit)
À présenter et à apporter pour chaque atelier :
– Affiche Schéma (Outil 17)
– Post-it de deux couleurs différentes
– Feuilles lignées pour les participant.e.s
– Crayons
Étape 3 : Rencontre de mise en commun et échanges entre les deux groupes homogènes sur les positionnements actuels et désirés
Cette rencontre de trois heures de mise en commun du travail de réflexion permet à chacun des groupes de communiquer, à tour de rôle, les résultats de son analyse des positionnements actuels et désirés et de les comparer entre les deux organismes et entre l’intervenant.e et le.la destinataire de chacun des organismes. Ce partage se fait par la présentation de l’affiche du schéma contenant tous les positionnements (positionnement actuel et désiré selon chaque participant.e). Une telle mise en commun ouvre la discussion sur les points de divergence et l’identification des points de convergence dans le but d’identifier des enjeux et des défis sur le plan des orientations de leur organisme respectif. Cette rencontre est donc l’occasion pour chaque participant.e d’avoir une vision des pratiques d’autonomie des deux organismes impliqués selon un double point de vue (intervenant.e et destinataire) et un autre contexte organisationnel (l’autre organisme).
Étant donné les enjeux organisationnels potentiellement conflictuels associés à cette démarche, il importe de s’assurer de l’engagement volontaire des participant.e.s. Chaque personne qui s’implique volontairement dans la démarche doit avoir de l’intérêt pour le développement de l’organisme et pour son rôle. Les personnes qui s’engagent dans la réflexion sont prêtes à entendre les différents points de vue, et à réfléchir ensemble à l’orientation des pratiques de leur organisme et des effets que ces dernières ont sur les destinataires de leur action.
Pour l’accompagnateur.trice qui anime la rencontre, voici les documents et outils que nous vous proposons d’utiliser :
Pour vous préparer :
– Ordre du jour « Rencontre mise en commun » (Outil 27_Gabarit et Outil 27_Procédurier)
– Photo, image ou affiche du schéma présentant les positionnements de chaque groupe (outil visuel pour permettre la comparaison entre les organismes et entre les deux groupes homogènes) (Outil 29)
À présenter :
– Chaque groupe présente sa photo ou son affiche avec les positionnements actuels et désirés
Clôture de la démarche et suivi à envisager
Nous proposons aux participant.e.s de ce contexte d’application de partager avec les autres membres de leur organisme respectif les résultats de l’expérience réflexive de façon à stimuler la discussion, et éventuellement à intéresser les instances décisionnelles à s’engager dans une démarche avec tous les groupes d’acteur.trice.s de leur organisme. Nous suggérons aussi à ces participant.e.s d’en parler à leur regroupement respectif afin de nourrir un intérêt régional ou national autour des enjeux des pratiques d’autonomie qui affectent non seulement la capacité d’orienter le travail des organismes communautaires, mais aussi l’autonomie des personnes pour lesquelles ils existent.